Homélie pour
le 1er dimanche du Carême : 26/02/2012
Mes frères, nous voici encore une fois entrés en
Carême, dans cette période de 40 jours, dans la sainte quarantaine. Le
premier sentiment que suscite en nous cette perspective de vivre le
Carême, la quarantaine, sentiment peut-être inavoué, est un sentiment de
frisson, de résignation devant des privations, des pénitences à assumer,
et qu’on ne peut éluder sans se culpabiliser. Tout cela peut être le
résidu d’une certaine éducation religieuse que nous avons reçue.
Je pense qu’il y a là un carcan de religion
dont nous aurions à nous libérer, car il ne peut qu’être une entrave à
l’authentique vocation chrétienne.
La religion chrétienne ne peut, ne devra
jamais être considérée comme un carcan qui écrase l’homme, qui
l’enfonce, qui l’étouffe, qui l’asphyxie, tout comme on traite un malade
contagieux, un pestiféré qu’il faut isoler, mettre en quarantaine.
Bien que certaines conceptions religieuses
héritées d’un esprit janséniste aient la vie dure, il est indispensable
de s’en libérer pour adopter une authentique attitude chrétienne.
C’est quoi l’authentique attitude chrétienne
? C’est accueillir l’annonce faite par Jésus aujourd’hui de la Bonne
Nouvelle venue de Dieu : ‘Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu
est tout proche : repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle’ (Marc
1/14-15).
Mes frères, soyons justes et équitables :
pourrait-il y avoir, à votre avis, de message plus consolant, plus
exaltant que celui-là : Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu
est tout proche ? Que nous est-il donc demandé ? Rien de plus que de
nous ouvrir à cette nouvelle, de nous libérer de toute entrave, de tout
souci, de toute préoccupation, pour accueillir le don de Dieu, entrer
dans son royaume.
Dites-moi, comment pourrions-nous le faire si
nous acceptons de rester empêtrés dans notre suffisance, notre orgueil,
notre hédonisme effréné, pour tout dire : dans notre asservissement au
Satan et ses complices qui sont en nous et en dehors de nous ?
Allons au désert et tenons compagnie à Jésus
pendant ces quarante jours dans la prière, n’ayons pas peur des bêtes
féroces, ne craignons pas les sollicitations des mille et une
tentations. Nous ne sommes pas seuls ; nous sommes en bonne compagnie
avec Jésus ; il est le meilleur compagnon qu’on puisse rêver. Courage !
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