|
|
Histoire de chien
Dr. Père Cesar Mourani ocd
‘’Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre …’’
‘’ Et Dieu dit : ‘’ que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce,
bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce … Il y eut un soir, il y
eut un matin …’’ (Genèse 1.1-2.2)
Je ne saurai pas vous dire si la bible énumère les
chiens parmi ses bestiaux et ses bestioles mais je peux affirmer que le bon Dieu
en créa et en quantité puisque nous, je dis bien, nous les étudiants, nous en
avions un. Il n’appartenait à personne en particulier, il appartenait à tout le
monde. Il était l’ami de chacun de nous. Il n’était pas de race, c’était un
hybride huppé. Je n’ai jamais su quel était son propriétaire et s’il en avait
un. Chien errant, il était arrivé chez nous comme ça par hasard et nous n’avions
pas tardé à l’adopter par pure pitié. Il nous ressemblait à plusieurs points de
vue :
Surtout, il devait souffrir la disette puisqu’il
déambulait à grand peine sa silhouette désincarnée. Adopté en belle et due
forme, il était devenu l’ami de tout le monde et tout le monde se privait, d’un
quignon quelconque de parmi pour le lui réserver bien en pour dans les poches
profondes de notre ample souhait. La pauvre bête, se sentant l’un de nous, ne se
rebiffait point entre l’humble nourriture que nous lui réservions à grand
sacrifice le quignon, mouillé dans le reste de la soupe que nous réussissons
parfois à escamoter à grand peine, notre ami s’en contentait en se léchant les
babines comme pour nous ou faute de mieux dans l’eau du robinet en remercier.
Rex, notre ami- ignorant son vrai nom, nous lui avions appliqué le nom de Rex.
Le nom lui collait parfaitement. Bien que mal nourri, il avait pris du poids et
ses planes dégarnis s’étaient remplis. Juste un mois après, avec toute
l’attention que nous lui apparitions, notre ami le chien errant d’une fois,
était devenu un Rex pour de bon choyé par tout le monde à l’exception l’un de
nos professeurs qui s’en plaignait toujours l’accusant de lui dérober les
lapins. Le vénérable professeur passait son temps libre, hors des cours, à
élever ses lapins. Il avait commencé un hobby par se faire offrir un couple, des
pinots, le passe-temps s’était transformé en véritable métier et ses lapins
constituaient déjà de nombreuses bandes. Secondé par quelqu’un des copains,
celui-ci, en plus du coup de main lui rapportait nos espiègleries. Notre ami Rex
avait bien mémorisé notre temps des réactions aussi ne se montrait-il que
rarement dans les parages de la maison hors des moments convenus. A peine
faisions-nous irruption sur l’esplanade devant la maison qu’il survenait presque
subitement surgissant, comme par enchantement sur la treille, là où une table en
pierre entourée de banquettes faisait office de divan au coin du bâtiment.
C’étaient l’un de nos lieux de rencontre le plus proche et le plus fréquenté.
D’autres coins plus reculés nous avions envie de nous fourrer dans les replis de
la forêt. Rex, faisait partie de toutes nos rencontres, il se sentait l’un de
nous, et de l’un à l’autre il faisait la lèche – main, caressé par les uns
chouchouté par d’autres, affectionné pour tout le monde. Un matin de soleil-
c’était le mois de juillet, nous eûmes envie d’aller faire un plongeon dans
notre piscine préférée, le torrent d’à côté, déjà presque séché par la rareté
des pluies de cette année – là- nous savourâmes une délicieuse matinée de
détende dans l’eau tiède des vasques ensoleillées ou bien sous les platanes
ombrageant les rives du fleuve- vers mi8di, nous étions de retour juste a temps
pour rattraper quelque bribes du repas. Dans l’après- midi, vers quatre heures
l’heure de la recréation, nous nous retrouvâmes réunis autour de la table, nous
étions réunis, mas pas tous, quelqu’un accusait absent : notre ami Rex ne se fit
pas voir. Le fait de ne pas avoir l’habitude de s’absenter, nous mit les puces
aux oreilles, ou était Rex ? Personne n’a vu Rex ? L’idée d’un accident
quelconque survenu au chien vu que l’idée d’un malheur arrive toujours au galop.
Nous hantâmes immédiatement. Est-il malade ? Quelque bolide des voitures qui
parcourent la route nationale l’a-t-elle heurté ? Nous nous attelâmes à la
recherche organisée de l’ami absent. Une patrouille se mit à fouiller la forêt
adjacente ; un groupe suivit pas à pas les simexosités de la muraille d’enceinte
du terrain ; des volontaires dépistèrent le chemin qui mène à la voie nationale
; et comme ou ignorait son lieu de provenance, quelques uns descendirent,
d’autres montèrent le long de la voie nationale à la recherche de quelque trace.
Rien ! Nos investigations furent varies. Cependant, certains faits déclenchèrent
chez nous des points d’interrogation : pourquoi le copain coadjuteur du père-
professeur n’avait- il pas participé a notre randonné du matin ? pourquoi ne
fait-il pas partir des équipes qui sont à la recherche de l’ami Rex ; pourtant
la nouvelle de son disparition avait résonné, toujours, dans les plis de la
grande maison. Tous les membres de la communauté avaient pris note du fait. Rex
avait disparu ; les gars, ses amis, étaient devenus livides de fureur. Attention
à l’éclatement de la révolte…une autre question urgeait : pourquoi le métayer,
Mario, notre ami, d’ordinaire collaborateur étroit de groupe, cherchait-il a
nous esquiver, évitant de répondre aux questions pressantes des copains, ou bien
en donnant des réponses la corriges et évasives ? Pouvait- on aller au lit
ignorant tout du sort de note ami ? Rex s’avéra tellement important que tout le
monde décida de ne pas fermer l’ail avant d’avoir résolu l’énigme. Notre cœur
nous disait que seul le métayer était au courant de la réalité et qu’il ne
voulait point nous la révéler par crainte de quelqu’un ou de quelque chose ou
bien pour avoir promis le secret. Aussi, quelques uns se portèrent chez lui à la
maison où, sous la pression de l’amitié qui le liait aux gans et reçu une
promesse solennelle de ne pas dévoiler son secret, il se décida à révéler la
vérité sur le meurtre de Rex et indiqua le lieu où l’avait enterré à demi- mort.
Il ne fut pas difficile de retrouver l’emplacement. La terre fraichement rongée,
attirait l’attention. D’ailleurs on ne s’était pas donné la peine de la couvrir
suffisamment ; on avait opéré la besogne à la hâte et il n’e chipe par une
nouvellement remuée était toujours visible sous la terre. Nous la retirâmes du
sol ; la débouille était encore chaude. La pauvre bête avait été cruellement
abattue, à coups de massue et ensevelie avant d’expirer. Nous l’abandonnâmes sur
les lieux ; il faisait déjà nuit. Le lendemain, à peine fut-il possible- juste
pour ne pas déroger aux éteintes de la loi- nous nous attelâmes au travail avec
acharnement : une équipe se changea de la préparation bière ; il fallait qu’elle
soit digne de la victime et qu’elle symbolise hautement notre profonde amitié.
Une autre équipe prit à tâche de préparer la tombe, il fallait qu’elle réponde
aux exigences de la circonstance ; ils y travaillèrent d’arrache- pied. Un
troisième groupe organisa la cérémonie avec les chants appropriés alors que les
autres assumèrent la changea de tresser des guirlandes, de tendre des rubans
blancs et rouges que la bêtes, victime d’une barbarie étant donné insolite avait
déjà avait déjà été élevée ‘voce populi’’ au rang des martyrs. Vers quatre
heures de l’après, à l’heure de la recréation comme d’habitude, les jeunes se
retrouvèrent, comme c’était convenu, sur l’esplanade devant la maison, en tenue
de cérémonie, tous en grande cape blanche, capuchon rabattu jusqu’aux yeux, en
signe de deuil. La victime, qui avait été composée en bien drapée d’un linceul
blanc portée par deux jeunes copains placés au centre de l’allée a leurs cotés
s’alignaient ou deus longues files tous les jeunes. Au signal du maitre de
cérémonies le cortège funèbre avança à pas lents et solennels. On venait
d’entonner, a haute croix, le chant funèbre du ‘’libera me’’ c’était vraiment
émotionnant : une quarantaine de jeunes en parfaite cape blanche, et repartis
sur deux rangées s’emboitaient le pas en cortège funèbre en voyant le petit
cercueil de leur ami aux fenêtres de l’étage, des yeux éliaient sans mot désire
: en bas de l’esplanade montait déjà assourdissant le chant du ‘’dies rare’’ :
ils avaient le souffle coupé par la violence de la réaction- le cortège procéda
grave et chantant jusqu'à l’orée du maquis. Une des équipes avait creusé un
passé adéquat dans une petite clairière. La bière fut descendue cérémonieusement
et finie l’absoute de circonstance, les jeunes se firent un devoir, chacun, de
jeter dessus une foi guée de terre en signe d’amitié. Le passé remblayé fut
encadré de pierres un cippe fut élevée à son extrémité occidentale. Dans
l’épitaphe étaient gardées les paroles suivantes : ‘’hic jacet Rex amicus noster
crudelilatis P.M vietima’’.
Nous nous donnâmes l’accolade en condoléance et nous
rentrâmes dans nos chambres, têtes baissées sous le signe du deuil. Le jour
venait de s’éteindre, il faisait déjà nuit, mais la besogne n’était pas finie.
Dr. Père Cesar Mourani ocd
|
|